Hercule, la CFDT rencontre les services de l'état de l'indre et loire

Hercule, la CFDT rencontre les services de l'état de l'indre et (...)

L’intersyndicale IEG de la région Centre a rencontré le 19 septembre 2019 le secrétariat général de la préfecture de l’Indre et Loire.

Voici le communiqué de Presse qui reprend la prise de parole des représentants CFDT

Hercule intervention CFDT préfecture de tours le 19/09/2019

Les équipes CFDT et l’intersyndicale des différentes entités de la région centre du groupe EDF-SA souhaitent vous interpeller, Madame la Préfète, sur les risques pour le pays qu’impliquerait, par commandite du président de la république, la mise en pratique de ce projet dénommé Hercule.

Tout d’abord le maintien de l’ARENH, amplifié par l’amendement « Total » visant à rehausser le plafond à 150TWh.
Ce dispositif devait permettre aux concurrents d’EDF :
- de prendre des parts de marché (en concurrençant EDF-SA avec sa propre production !)
- mais aussi et surtout de bâtir leurs propres moyens de production afin de, petit à
petit, devenir indépendants du nucléaire historique, et des concurrents autonomes réels
et non sponsorisés par EDF.

la réalité est bien différente aujourd’hui : ces concurrents, bien que faisant des bénéfices grâce à cette manne inespérée, ont très peu ré-investi ces gains dans des moyens de production,
et réclament toujours plus de MW au tarif ARENH pour « faire du cash »,
en contraignant EDF à brader la production du nucléaire à un tarif qui ne couvre plus aujourd’hui les coûts inhérents à ce mode de production bas carbone.

Si la séparation et la renationalisation du parc nucléaire prévues au travers du projet Hercule se mettent en place avec le maintien de l’ARENH ce sont les contribuables français qui devront équilibrer avec leurs impôts les comptes du producteur nucléaire EDF, contraint de vendre toujours plus à perte au bénéfice d’entreprises privées.

C’est un exemple parmi d’autres qui illustre les dangers de ce projet.
La liste des objections est pour nous très longue et rend incompréhensible cette volonté de casser un système qui fonctionne au bénéfice de l’Europe, du pays mais aussi et surtout des consommateurs particuliers comme industriels français.

C’est pourquoi nous estimons que le projet Hercule met également en péril la péréquation tarifaire et le service public de proximité (si cher aux habitants des campagnes) de distribution d’électricité locale (remise en cause des concessions gérées par ENEDIS)

Ce projet induit également la mise en concurrence d’EDF commerce (350 salariés dans notre région) et d’ENEDIS (1300 salariés) avec des entreprises qui n’ont aucune autre déontologie et visent uniquement le profit à court terme. La course aux marges et à la concurrence provoquera immanquablement la perte de centaines d’emplois locaux au profit de centres d’appels et de gestion de clients délocalisés hors de France.

Les agents des IEG, 8750 dans la région Centre, sont opposés à Hercule, non seulement à cause des risques qu’ils ressentent pour eux-mêmes mais également et surtout parce que le sens de l’intérêt collectif et la notion de service publique naturellement ancrée dans ce secteur sont très fortement menacés par ce projet.

C’est aussi tout le système électrique français (garantie de tenue de réseau aux aléas techniques et/ou climatiques) et également « une des facture d’électricité les moins chère au monde » qui sont menacés par ce projet.
Ce ne sont donc pas seulement les salariés des IEG mais bien tous les usagers de l’électricité en France, voire en Europe qui sont concernés et vont faire les frais de cette réorganisation si elle est menée.

Les agents EDF sont en grève, ce jour, non pas pour préserver des intérêts corporatistes mais pour dénoncer une scission d’EDF qui porterait un coup fatal au service public de l’électricité qui permet aux français de payer leur électricité moins chère que pour les Allemands, les Belges, les Italiens ; qui mettrait en péril la précieuse péréquation tarifaire qui est une solidarité des territoires ‘riches et urbains’ vers ceux ‘ruraux où les gens ont moins de travail et de pouvoir d’achat’ ; qui mettrait en risque la sureté du système, engendrerait des risques croissants de coupures d’électricité avec mise en danger des biens et personnes. Rappelez qu’actuellement, EDF est une entreprise publique qui appartient à 85% à l’Etat, c’est une partie de notre patrimoine collectif et il n’est pas question de couper EDF en 2, 3, 4 pour livrer définitivement l’électricité, fluide énergétique incontournable du 21ème siècle à la rapacité des opportunistes privés.

Nous vous demandons sincèrement de peser auprès des services nationaux et au plus haut de l’état afin de mettre un terme à ces réflexions uniquement financières engagées depuis quelques mois.