Conclave retraites : la CFDT annonce « l’échec » des négociations, la pénibilité au cœur du blocage
La CFDT a acté l’échec du conclave sur les retraites, après quatre mois de discussions avec le patronat. Le désaccord majeur porte sur la pénibilité au travail, sur laquelle le Medef a refusé de faire des concessions selon la centrale syndicale. La CFDT accuse le patronat d’avoir fermé la porte à toute avancée.
Le cycle de concertation sur les retraites entre syndicats et patronat s’est officiellement soldé par un échec, a annoncé dans la soirée de ce lundi 23 juin 2025, la CFDT à l’issue de la dernière réunion du conclave. Une fin amère pour une méthode de dialogue social voulue par le Premier ministre François Bayrou.
« Le patronat a fermé la porte aux syndicats, notamment sur la proposition que les salariés les plus exposés à la pénibilité n’aient pas le même effort à faire que les autres », a déclaré Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT, à l’issue de plus de sept heures de négociations. « La discussion s’arrête », a-t-il tranché, évoquant un « échec de la négociation ».
La pénibilité comme principal blocage
Sur place, notre journaliste Patrick Moyon rapporte que la pénibilité est restée le principal point d’achoppement. Yvan Ricordeau a reconnu que « la question des retraites reste ouverte » mais souhaite « capitaliser sur cette méthode », en référence au format même de cette concertation inédite.
« L’histoire se finit mal. La responsabilité appartient au Medef », a-t-il conclu.
Le conclave réunissait le Medef et la CPME pour le patronat, ainsi que la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC côté syndicats. Il avait été lancé par François Bayrou dans le cadre d’un compromis noué avec les socialistes pour éviter une motion de censure contre le gouvernement.
Dialogue de sourds et scènes de tension
Le ton de la journée avait été donné dès l’après-midi : sur le trottoir devant le lieu des négociations, Patrick Martin (Président du Medef) et Amir Reza-Tofighi (Président de la CPME, le patronat des petites et moyennes entreprises) avaient tenu un point presse impromptu pour défendre leur « proposition commune » incluant notamment un possible départ anticipé à la retraite sur avis médical. Une ouverture jugée très insuffisante par les syndicats, qui réclamaient une reconnaissance automatique de l’usure professionnelle.
source : Ouest France